Ragnar

Discours de Ragnar Lothbrok - Fosse aux serpent

Discours de Ragnar Lothbrok - Fosse aux serpent
Krakumál - le chant de Ragnar Lothbrok 
Vers la fin du huitième siècle, Ragnar Lodbrok, roi du Danemark et semi-légendaire Viking, fut fait prisonnier par son ennemi Aella, roi d'une partie de l’Angleterre. Il fit jeter Ragnar dans une fosse qu'il avait fait remplir de serpents venimeux. On a dit que Ragnar cria dans cette horrible fosse un discours qui fit trembler les hommes présents, dans lesquels il raconte ses exploits et exhorte ses fils de venger sa mort. Qui arriva plus tard avec la grande armée viking dirigée par les fils de Ragnar.
 
Quant à la version de ce poème, nous avons essayé de le traduire d’une manière romancée, afin de plonger le lecteur dans cette scène devenue mythique.
 


1.

J’ai brandi mon épée ! Il y a longtemps, quand j’ai tué le serpent géant dans le Götland. C'était quand j’ai épousé Þóra; qu'on m’a appelé Loðbrók, les gens ont appris comment j’ai libéré Þóra, prisonnières de la créature d’un coup d’épée. La tête du serpent tomba à mes pieds libérant son venin sur le sol boueux.

2.

J’ai brandi mon épée ! J'étais très jeune quand j’ai préparé un petit-déjeuner pour le gourmand loup d’Øresund. J’ai fourni un tel repas que les oiseaux à patte jaune se présentaient sous mon épée. Toute la mer était agitée, les corbeaux pataugeaient dans le sang des cadavres.
3.
J’ai brandi mon épée ! Quand j’ai jeté mes premières lance, j’avais atteint l'âge de vingt ans, quand j’ai vu rougir de sang les épées. J’ai vaincu huit jarls à l'est de l'embouchure de la Dvina, puis j’ai donné aux avides loups suffisamment de nourriture pour des dizaines d’hivers. Mais dans cette bataille, le sang est tombé dans une mer agitée, des troupes ont perdu de nombreuses vies.
4.
J’ai brandi mon épée ! Quand la femme du légendaire Heðinn était sous ma main, alors que j’emmenais les habitants d’Hälsingland dans les halls d’Odin. J’ai alors remonté la rivière, jusqu'à ce qu’une pointe d’épée réussisse à me mordre. Tout ce fleuve était alors rougi, les épées rugissaient sur les cottes de mailles, fendant les boucliers de ce qui m'avait touché.
5.
J’ai brandi mon épée ! Alors que Herrudr ne tombe au combat à bord de son long navire. Aucun autre jarl plus célèbre ne s’aventura dans les mers avec nos longs navires. Ce grand chef a porté son courage et sa force dans de nombreux hommes.
6.
J’ai brandi mon épée ! Lorsqu’une armée a jeté ses boucliers, car nos flèches embrassaient leurs poitrines. Les lances de combat ont fendu les boucliers jusqu'à que le roi Rafn tombât dans la bataille de Skarfé. Sous une lune, les crânes des hommes rougissent les cottes de mailles.
7.
J’ai brandi mon épée ! Alors que le bruit du fer résonnait dans les plaines d’Ularakr.
Le roi Eysteinn tomba dans la bataille et nous couvrit d’or, laissant mes ennemis dans un festin de vautour. Les épées fumantes faisaient sauter les casques, laissant couler le sang le long des nuques jusqu’aux épaules.
8.
J’ai brandi mon épée ! Pour les corbeaux qui ont obtenu beaucoup de chair sur les îles d’Inndyrisey. J’ai fourni un repas aux chevaux de la sorcière Fala. Nous avons tellement de nourriture qu’il était difficile de tout voir, c’est alors qu’au lever de soleil, nous entendîmes des flèches sifflées sur nos casques. 
9.
J’ai brandi mon épée ! Quand j’ai trempé des boucliers dans le sang au large de Bornholm, nous avons nourri l’aigle de nos blessés dans une danse de boucliers et d’épées. Le plus grand roi Volnir vu transpercé d’une lance enflammée. Les morts étaient dispersés sur les plages et le loup se réjouissait de leurs chairs.
10.
J’ai brandi mon épée ! L’issue de la bataille était clairement incertaine, mais le roi Freyr tomba en terre flamande. La plaie infectée plongea dans le bleu l’armure d’or de ce héros. Les jeunes vierges pleurent la perte jusqu’au petit matin, jusqu'à ce que les loups dévorent les corps. 
11.
J’ai brandi mon épée ! Alors que durant trois jours et trois nuits ensemble, nous tentons d’écraser les ennemis venus par centaines dans leurs navires. Le combat fut brave jusqu'à que nos épées embrassent Valthiof qui s'écroula devant Englanès. Les armées ennemies furent vaincues. 
12.
J’ai brandi mon épée ! Quand une rivière de sang s’écoula de nos épées. Dans le golfe de Barda, j'ai offert aux corbeaux nos victimes. Les armures forgées par le marteau du vagabond Svelner se brisèrent sous nos flèches et épées imbibées de venin des grands serpents. 
13.
J’ai brandi mon épée ! Nous avons tenu fort et haut nos boucliers de Hlǫkk dans le jeu des Valkyrie. Les hommes pouvaient alors voir plusieurs casques de guerriers brisés dans les débris de nos boucliers. Je suis plus fort à ce jeu, que de mettre une jeune fille dans mon lit. 
14.
J’ai brandi mon épée ! Lors d’un meurtrier orage, les hommes tombaient sous nos épées. Les terres de Northumbrie étaient remplies de cadavres. Nos lames donnèrent une fin de vie à ses hommes qui ne rencontrèrent pas Odin.
15.
J’ai brandi mon épée ! Herthiof a pu obtenir une victoire face à nos vaillants hommes. Mais Reognvaldr mangea le fer et reposa à jamais sur les îles Hébrides. Une grande douleur atteignit dans les fracas d’épée les plus grands guerriers.
16.
J’ai brandi mon épée ! Les morts dessinaient au sol une énorme montagne, les aigles et loups n'attendait pas la fin de la bataille pour se réjouir. Le roi Marstan, qui régnait sur l'Irlande, n'a pas permis aux animaux de jeûner. Dans une rencontre de métal et de bouclier, les cadavres ont engraissé les corbeaux de Waterford. 
17.
J’ai brandi mon épée ! J'ai vu beaucoup d'hommes tomber par une épée matinale. La lame a frappé de bonne heure le cœur de mon fils. Egill priva alors de vie Agnarr d’un coup si puissant qu' un sourd éclat retentit. Les bannières brillaient jusqu'à qu'une lance brisa la chemise d’Hamder.
18.
J’ai brandi mon épée ! J'ai vu les fidèles parents d'Endill éventrer leurs ennemies d’un coup d'épée pour donner avec aux loups un repas. À Víkarskeid, les femmes nous servaient du vin, alors que les navires étaient vides d'hommes, les Valkyries les amenèrent dans le hall des rois.
19.
J’ai brandi mon épée ! Au petit matin, trois rois se donnent bataille et peu d’homme échappent aux carnages. Les ennemis furent sacrifiés dans la gueule des loups. Au large de Lindiseyrr le sang abondent dans la mer irlandaise.
20.
J’ai brandi mon épée ! J'ai vu le jeune chevalier à la belle chevelure s’enfuir au petit matin alors que Njorun nous apportait aux bains chauds d’Álasund juste avant la chute du roi Orn. Nous avons alors embrassé une jeune femme assise le siège surélevé. 
21.
J’ai brandi mon épée ! Nos épées tranchent les boucliers jusqu'à qu’une lance dorée tranche les armures. Durant des siècles, on parlera de nos exploits durant cette grande bataille. Les navires qui attendaient sur le banc de sable sur l'île D'Anglesey ont vite été rougis de sang. 
22.
J’ai brandi mon épée ! Pourquoi ces courageux guerriers placés en première ligne tombent sous la pluie des lances. Celui qui n’est pas aussi courageux ne nourrira jamais les corbeaux, il restera un lâche sans cœur regrettant sa sombre vie. 
23.
J’ai brandi mon épée ! La loi du vrai guerrier est de s’affronter l'épée en main, la justice ne peut être donnée à celui qui fuit la bataille. Celui qui veut impressionner son épouse doit être digne face à l’épée qui t’accompagnera vers la mort.
24.
J’ai brandi mon épée ! Je me soumets à mon sort, je ne peux échapper au destin des nornes. Je ne pensais pas que la cause de ma mort serait Aella quand j’ai mis les navires à la mer. Mais nous fournirons un repas dans l'estuaire d’Écosse aux loups affamés.
25.
J’ai brandi mon épée ! Ça me fait rire de savoir que les bancs d’Odin se préparent pour le banquet. Nous allons bientôt boire de la bière dans les cornes incurvées, un homme ne regrette pas la mort dans les demeures du glorieux Odin. Je ne viens pas avec la peur dans la salle du Valholl!”
26.
J’ai brandi mon épée ! Maintenant, tous les fils d'Áslaug viendront mener une bataille ici avec des épées tranchantes et sans pitié, s'ils savent comment je suis traité, combien de serpents venimeux me déchirent. J'ai donné à mes fils une telle mère que leurs cœurs sont restés fermes.”
27.
J’ai brandi mon épée ! Ma mort approche à grands pas, le serpent habite déjà mon cœur. Nous attendrons tous à ce que gungnir la lance d’Odin soit logé dans le cœur d'Aella. Comment mes fils seront remplis de rage, quand ils seront comment leurs vieux pères à souffert. Leurs jeunesses fougueuses ne vous feront pas de repos.
28.
J’ai brandi mon épée ! Moi, grand guerrier, j'ai mené cinquante batailles sanglantes.
Je n’aurais jamais pensé pouvoir rencontrer un roi plus coriace que moi.
Dès mon plus jeune âge, j’ai su faire rougir l’épée.
Les dieux m'invitent les bras ouverts. Je n’ai pas peur de la mort.
29.
Maintenant, je veux en finir, j’entends, elles m'appellent, les Valkyries m’accueillent chez moi.
Dans la grande salle d’Odin, ce soir, je boirai de la bière avec les dieux, les espoirs de vie sont passés, je vais mourir avec le sourire.
 

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